Vérité |
Existence |
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Métaphysique |
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RAISON ET
EXPERIENCE |
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VÉRITÉ ET
CROYANCE |
Rationnel |
Raisonnable |
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Opinion |
Affirmation provisoire |
Croyance |
Rapports |
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Foi |
Rapports |
LA
VÉRITÉ ET LA CROYANCE
On oppose souvent
vérité et croyance dans la mesure où la vérité
exige la clarté, la cohérence, un caractère d'objectivité: elle est
partagée par tous grâce à des démonstrations et à des preuves.
Montaigne écrit que la vérité doit avoir un visage pareil (ne
pas changer dans le temps) et universel (être partagée par tous).
En opposition à cela, chacun revendique le droit d'avoir des croyances
particulières, d'avoir accès à une vérité du cœur qui n'exige ni
preuve ni démonstration. Après tout un sentiment s'éprouve et ne se
prouve pas par autre chose que lui: il est sa propre preuve. Le problème
revient à demander si la vérité n'est pas elle même une croyance, la
croyance à une valeur. Pourquoi voulons-nous la vérité? Cela exige-t-il
le dépassement de toute croyance au risque de perdre la possibilité de
rechercher la vérité elle-même= problème.
Idée = En effet, la
vérité est une idée, un horizon, un idéal qu'on poursuit en faisant
des enquêtes pour produire des affirmations de mieux en mieux
justifiées. C'est plus un principe régulateur qui permet un
perfectionnement continu de nos concepts qu'une réalité que l'on
pourrait posséder. L'ambiance de la science n'est-elle pas le provisoire?
Quant aux certitudes du cœur, elles ne sont justifiées que pour celui
qui les éprouve, ce qui ne leur donne pas un caractère d'objectivité.
Correspondance =
La définition de la vérité comme l'accord entre un discours et la
réalité est une définition parfaite pour des êtres parfaits. Si une
connaissance est parfaitement ajustée à la réalité, il est bien
évident que toute croyance est exclue de cette connaissance. Mais encore
faudrait-il atteindre directement la réalité. Kant nous a dit qu'une
connaissance doit être ajustée à son objet: or l'objet n'est la
réalité. C'est une construction dans laquelle le sujet ne retrouve que
ce qu'il y a mis. Dans ces conditions la définition de la vérité comme
adéquation de la chose et de l'esprit, correspondance, n'est pas pour
nous êtres raisonnables sensiblement affectés. De ce fait, nous ne
pouvons exclure la croyance de notre connaissance.
Cohérence =
L'admiration pour la rigueur des enchaînements dans un discours, des
déductions en géométrie , a été très grande. Est-ce à dire que la
cohérence assurée par la tautologie (d'un élément à l'autre, on dit
la même chose, ce qui permet de descendre des définitions à ce qu'on
veut démontrer) marque le triomphe de la vérité et l'exclusion de la
croyance. Ce serait oublier que tout raisonnement mathématique s'appuie
sur des axiomatiques, des sortes de postulat qu'il faut admettre sans
démonstration comme le remarque Platon dans votre texte d'oral. D'autre
part un discours cohérent ne correspond pas toujours à l'expérience, à
ce qui se passe. Enfin, un tel discours doit sa cohérence et son
universalité à l'exclusion des particularités.
En conséquence, il est impossible de dire que la cohérence exclut la
croyance puisqu'elle s'appuie sur elle comme un point de départ du
raisonnement déductif, et l'apparente exclusion de la croyance au cours
de la déduction vient tout simplement de ce qu'elle ne sait plus de quoi
elle parle (X ou Y ...)
Obstacles = Bien
souvent les croyances sont des obstacles à la recherche de la vérité.
en effet: celui qui croit savoir pourquoi voulez-vous qu'il cherche?
Opinion. Affirmation provisoire.
Foi = Un effort de distinction
s'impose:
a) Tout d'abord prenons le cas de la
crédulité ou de l'opinion qui transforme ses désirs en connaissance
(revoir Bachelard) : c'est toujours un obstacle parce que, celui qui croit
à ce qu'il entend et à ce qu'il voit, croit en fait à des
représentations sensibles, à sa conscience immédiate: je vois le ponde
tel que je suis comme si la vérité était donnée. (Par exemple, je l'ai
vu 10 fois cette année, je le connais).
En ce sens, l'opinion est toujours un obstacle à la recherche de la
vérité.
b) La croyance peut être une affirmation
provisoire: c'est alors une croyance reconnue par la raison: ce n'est
plus une évidence, une vérité. C'est une hypothèse dont le caractère
hypothétique est reconnu. Cette affirmation provisoire devient une étape
de la connaissance, d'une sorte de marche asymptotique vers la
vérité: si je suppose ( je crois provisoirement) que la lumière
est formée d'ondes, je crois pouvoir produire des interférences
avec la lumière. Une telle croyance, habitée par le doute, me permet de
construire une expérimentation. C'est un chemin que l'on emprunte
toujours prêt à abandonner l'affirmation provisoire , s'il y a une
contrainte expérimentale.
c) La foi, c'est un engagement personnel qui
fait exister pour nous une personne à qui on reconnaît une valeur: c'est
un engagement de quelqu'UN. Cet engagement, paradoxalement, se nourrit de
doutes, c'est une croyance reconnue mais les doutes sont dépassés par la
volonté du sujet. L'engagement s'appuie sur une expérience subjective
vécue: une transformation que l'on attribue à la personne en qui on
croit. La foi est une orientation consciente vers la vérité, un
engagement d'une existence. C'est donc de la vérité d'une existence
qu'il s'agit.
Il y a des croyances dans toute conduite humaine et jusque dans les
conduites rationnelles. Mais l'objet de la croyance diffère selon le plan
de la connaissance et de l'existence.
Rapports = La recherche
de la vérité n'exclut qu'une forme de croyance, la crédulité de
l'opinion, mais, cette forme de croyance n'est même pas une
croyance puisqu'elle est immédiate et que dans la croyance, il y a
toujours un consentement du sujet conscient de prendre un risque que ce
soit le risque du chercheur ou le risque impliqué par toute vie humaine.
C'est que la recherche de la vérité est un mouvement dans une région
sans sentier, un cheminement. L'athée et le croyant reconnaîtront en ce
sens que l'homme est le pèlerin de l'absolu qui chemine dans le relatif
(vérité et croyance).
Conclusion - Bien distinguer la croyance vécue
comme une passion de la croyance "action" reconnue par un examen
critique. Dans le deuxième cas la croyance reconnue est un tremplin pour
un dépassement. (Utiliser la distinction avoir conscience et prendre
conscience).
Joseph Llapasset - Site
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