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Mouvement |
Opposition |
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Rapprochement |
Rapports |
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LA NATURE ET LA
CULTURE |
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Civilisation |
Un problème ! |
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Conclusion |
De la nature à la culture |
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LA
NATURE ET LA CULTURE
Mouvement = La
formulation la nature et la culture, invite à une comparaison des
concepts. Les questions et les problèmes apparaîtront dans cette
confrontation et dans les limites de cette confrontation. La mouvement
sera d'essayer de les éloigner, de les rapprocher et d'en préciser les
rapports. L'embarras : le problème tient à ce que, qui veut
les éloigner se voit contraint de les rapprocher et , qui veut les
rapprocher se voit contraint de les éloigner.
En effet, l'analyse et la réflexion nous découvrent une opposition entre
nature et culture: nature signifie donné à la naissance (donné
naturel intérieur et donné naturel extérieur), et au contraire la
culture naît de la négation du donné naturel par le désir et par le
travail de l'homme: c'est ce que l'homme ajoute à la nature. Nous le
voyons dans le parc du lycée , l'animal se satisfait de ce qui lui est
donné, tandis que l'homme ne s'est pas contenté de ce qui lui est donné
puisqu'il a construit par exemple, des volières.
Pourtant, certains ont voulu (revoir les stoïciens)
et veulent (revoir une certaine écologie) réduire la culture à la
nature en prêchant le retour à la résignation ou à une vie simple,
comme si les désirs pouvaient être réduits à la simple satisfaction
des besoins. Évidemment, la culture mourait d'une telle réduction
et d'un tel renoncement. Cette réduction de la culture à la nature
enthousiasme car elle règle tous les problèmes nés du désir et de la
technique.
On peut cependant y voir deux inconvénients: en
renonçant au désir, l'homme n'exerce plus sa liberté et la satisfaction
des besoins, non seulement l'ennuiera mais sera vite confondue avec
une consommation qui, en épuisant la nature , pose plus de
problèmes qu'elle n'en résout.
Mais, le retour à la nature verrait ressurgir la barbarie:on perdrait
tout ce que la civilisation apporte à l'humanité dans une sorte de
totalitarisme d'une pensée unique où les jeux de langage qui permettent
la création de la culture et l'exercice d'une liberté partagée serait
exclus.
Nous pouvons affirmer : il est impossible de renoncer
complètement à la nature pour un être raisonnable sensiblement
affecté, et: il est impossible d'écarter toute forme de culture: y
aurait-il eu un progrès de l'humanité sans la politesse ou l'amour
courtois?
Rapports = Si d'une
part on ne peut dissocier la nature et la culture, si, d'autre part,
réduire la culture à la nature ferait disparaître l'humanité dans la
barbarie, c'est qu'il y a un rapport entre les deux: la biologie
contemporaine nous propose une hypothèse pour mieux cerner ce rapport
(des structures d'accueil naturelles permettent, si elles sont activées
par un milieu humain attentif à l'enfant, de faire attention, mémoriser,
combiner jusqu'à ce qu'une invention apparaisse: l'invention produit la
culture, ce que l'homme ajoute à la nature). On comprend que l'homme soit
un nœud de relations (revoir Les enfants sauvages, Maslon).
De la nature à la culture
= L'homme apparaît lorsqu'il passe du besoin au désir. Dans le besoin
c'était le milieu qui comptait, dans le désir c'est l'altérité qui
compte, l'absence préférée à la présence, le projet, le mouvement
vers autrui et la règle. (revoir la prohibition de l'inceste). Ce
mouvement est irréversible. Alors que le besoin replie sur soi, le désir
porte sur ce qui n'est pas, sur ce qui est autre. Par cela, le désir sera
toujours préféré au besoin. (Cf. Voltaire, le luxe chose très
nécessaire).
Civilisation =
Alors
que le critère de la nature est l'universalité (ce qui serait de
nature nous le suivrions tous écrivait Montaigne), la culture, étant le
fruit d'une invention particulière est diverse selon les groupes
sociaux et leur milieu.
Bien entendu, il faut refuser l'ethnocentrisme qui consiste à juger une
autre culture en fonction de la supériorité de sa propre culture. En
effet, chaque culture présente, en quelque sorte, des plus et des moins
ce qui rend toute comparaison impossible. Cependant, une sorte de culture
universelle s'est constituée, en particulier grâce aux grands hommes
(héros, chercheurs, inventeurs en morale): elle s'est répandue et a
été approuvée par une grande partie de l'humanité. Cette culture
universelle a joué le rôle d'une instrument de civilisation, d'une
exigence. Par exemple la démocratie s'est imposée dans la mesure où le
dictateur cherche toujours à s'appuyer sur un parti démocratique (!)
, ce qui est une manière de reconnaître la valeur de la démocratie
puisque personne n'ose contredire cette valeur ouvertement.
En morale, droit, politique, des valeurs
s'imposent à tous: en morale c'est le respect pour la loi morale; en
droit, la double universalité de la loi ,qui fonde la légalité ;
en politique, c'est la souveraineté du peuple. Dans ces trois cas il
s'agit de considérer l'humanité comme un ensemble de Sujets. Certaines
coutumes qui nient les droits des femmes et des enfants sont sévèrement
jugées comme dégradant l'humanité. Toute l'humanité est alors
concernée. Il ne s'agit plus d'ethnocentrisme mais de dignité et de
liberté. Machiavel disait déjà que, contre la barbarie , la vertu doit
s'armer.
Il n'y a pas contradiction à condamner
l'ethnocentrisme tout en condamnant certaines pratiques culturelles. Ce
qui est condamné, ce n'est pas l'âme d'un peuple mais des errements qui
sont des erreurs et que l'idée de civilisation fait maintenant
apparaître comme des fautes. Bien entendu chaque culture doit d'abord
"balayer devant sa porte" et toutes les cultures ont leurs
manières plus ou moins évidentes, plus ou moins subtiles de
manquer à l'humanité.
Conclusion:
Ce thème ,la nature et la
culture , a une extrême importance car il
nous a permis de réfléchir sur ce qui fait la spécificité de l'être
humain: c'est un sujet moral et un sujet de droits.
En reliant nature et culture, on a obéi à une nécessité
car pour un être raisonnable sensiblement affecté tout comportement est
à la fois naturel et culturel, biologique et appris: manger,
marcher, respirer, faire l'amour ...
Voilà pourquoi l'enfant ne devient un être humain que par l'amour et les
soins de son entourage et de la société. Voilà pourquoi le respect des
enfants est le fondement de l'humanité. Voilà pourquoi la barbarie
s'installe toujours en commençant par ne pas respecter les enfants.
(travail des enfants, enfants vendus, enfants d'Izieu cachés puis trahis et
déportés), ce qui est une façon de réduire autrui à un simple
moyen.
Joseph Llapasset - Site
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