|
Besoin |
Toujours plus |
|
|
Inquiétude |
Plaisir |
|
|
LE DÉSIR |
|
|
Changement |
Producteur |
|
|
Autrui
| Dieu |
Pauvreté et richesse |
|
LE
DÉSIR
Besoin = L'homme
apparaît dans le passage du besoin au désir. En ce sens l'essence de
l'homme c'est l'existence, le mouvement même de la conscience vers un
projet, une absence dont on désire la présence. Le désir est conscience
d'un manque, c'est l'existence qui est manque. En se posant comme Sujet,
l'homme se pose comme celui qui ne se résigne jamais à la satisfaction
des besoins. C'est donc un nomade qui veut toujours aller ailleurs, vers
d'autres mondes c'est à dire vers son prochain, ce qu'il n'est pas.
Toujours plus = Il
semble bien que le désir soit incompatible avec le bonheur. Celui qui
amasse ne peut s'empêcher d'être inquiet car il sent bien qu'il n'a rien
de ce qu'il désire et que seul l'infini pourrait combler son désir.
Plaisir = Si le désir
a une telle puissance c'est que celui qui désire voit l'objet à travers
un plaisir qu'il éprouve déjà, rien qu'à le poursuivre. Et l'on
comprend que si un objet absent peut déjà donner la réalité d'un
plaisir, celui qui désire se dise: qu'est-ce que cela sera quand je
l'aurai !
Changement = Celui qui
désire s'oriente vers ce qu'il n'a pas, vers ce qu'il n'est pas: ce qui
l'amène à inventer de la culture ; ce qui provoque au changement, à
l'évolution grâce aux expériences nouvelles que la raison métamorphose
en culture. Cette culture, enseignée et transmise, sera un tremplin, dans
le meilleur des cas.
Producteur = C'est un
moteur qui amène à produire, une puissance orientée vers l'invention,
le travail, la transformation du donné: en cultivant, on se cultive; en
choisissant on se choisit.
Autrui = Le désir est
orientation vers autrui car il exige une différence qui permettrait de se
construire. Le désir nous oriente donc vers autrui qu'il fait apparaître
comme ce qui peut nous reconnaître: seule un autre conscience de soi peut
nous reconnaître en nous plaçant au foyer de la conscience. Autrui
semble seul capable de nous désirer; parce qu'il est différent;
l'imagination le présente comme capable de combler ce manque, essence du
désir. Le désir porte sur le désir d'autrui et sur ce qu'autrui
désire!
Dieu = Parce qu'il ne
s'arrête à aucun objet, parce qu'il désire être désiré par une
liberté, parce que la liberté est infinie ou n'est pas, le désir est
l'affirmation de Dieu comme seul capable de combler cette soif d'absolu.
L'absolu est ce qui a sa raison d'être en soi: l'objet du désir
c'est l'absolu de la liberté. Autant dire que nous désirons
l'éternité....
Pauvreté et richesse =
C'est le paradoxe du désir. C'est l'épreuve d'une pauvreté fondamentale
que rien ne peut désaltérer mais c'est aussi une grande richesse
d'inventions, de moyens pour arriver à une fin, ce que Platon appelle les expédients.
Conclusion : Réfléchir sur le désir, c'est
réfléchir sur l'homme: le bonheur sera toujours un horizon
du désir.
Grandeur et misère
Joseph Llapasset - Site
Philagora, tous
droits réservés ©
Retour
à la page index de REVISIONS
philo-express: vers 43 notions: http://www.philagora.net/express.htm
|