"Pouvoir
que l'on exerce". Goblot
Conscience, maîtrise de soi, liberté comme autonomie et donc comme maîtrise de notre
nature sensible, autant de perspectives que le terme volonté fait se lever: pour autant
la définition reste à construire au cours du devoir: c'est même à cet effort, à cette
enquête que nous convie le sujet.
ne ... que
signifie
"seulement": relire le sujet en remplaçant ne ... que
par seulement: on semble admettre que la volonté présuppose le désir comme
force. Mais s'y réduit-elle?
est
copule d'un
jugement de la forme S est P
(Voir le jugement dans "Philo-poche)
la force
ce qui
produit une passion, ce qui contraint, tout ce qui peut modifier ou tend à modifier =>
mobile: force irrationnelle qui pousse à l'action (désir, passion, sentiment...)
un désir
"Attrait
que l'on subit" Goblot
Manque éprouvé (conscient, qui apparaît)
Mouvement immédiat vers un objet dont la conscience de soi espère une satisfaction
comme, par exemple: paraître, être reconnu...
Bien distinguer le besoin qui se satisfait du donné et le désir qui porte sur le désir
d'autrui.
Problématisation...
= Comment la volonté pourrait-elle être la force d'un désir sans
pour cela être réductible au désir? = Comment peut-on échapper à ce qu'on est sans ne
plus être ce qu'on était? Cela voudrait-il dire que la volonté serait un acte?
= Si la volonté n'est pas la force d'un désir d'où vient la
force qu'elle déploie dans l'action?
Pour la recherche d'un plan...
Première partie:
tenter de rapprocher X
(la volonté) et Y (le désir) jusqu'à ce qu'une résistance contraigne à les
différencier, à les éloigner (= transition).
La volonté semble n'être que la force d'un désir car...
a)
réduire
la volonté au désir c'est utiliser un modèle: le mécanisme
et croire qu'il permet d'expliquer la totalité: comme le mouvement de la roue
dentée n'est que l'effet de la force du ressort, de même la volonté ne serait que
l'effet de la puissance du désir, puissance première de l'appétit. La volonté ne
serait que la manifestation de cette puissance dans l'âme seule.
b)
Qu'est-ce qui permet de
croire que la volonté se réduit au désir? Quels éléments de X et de Y
paraissent communs?
- Du point de vue de la force?
- Du point de vue de l'objet?
Est-ce que dans les deux cas (volonté et désir) l'objet est
"bon" en lui-même, dans son essence ou, au contraire me parait-il bon -parce
que je le veux? -parce que que je le désire?
Transition => passage à la deuxième
partie:
Est-ce que je veux l'objet ou est-ce que je veux les moyens nécessaires
à l'obtention de l'objet?
Qu'est-ce qui empêche la réduction de la volonté à l'appétit et par là au désir?
En quoi la volonté ne peut pas être une simple manifestation de
l'appétit?
Deuxième partie: effort pour
éloigner X (la volonté) de Y (le désir): formulez vous-mêmes la réponse au sujet qui
en découle, ce que la deuxième partie va établir: à vous de convaincre!
a)
Ne faut-il pas distinguer l'ordre naturel, les lois de la nature (déterminisme, Voir le cours dans
"philo-dans-la-poche") et la capacité d'agir par la représentation
des lois? (Voir, Kant, l'impératif
catégorique)
-Conséquence pour le sujet?
b)
L'homme en tant qu'homme
est-il une essence ou une existence?
Si l'existence authentique est un acte et singulièrement une pensée, l'être de l'homme
comme acte, n'est-il pas volonté qui se déploie?
Si l'essence est un donné qui se répète, si l'existence est un
mouvement, un acte de transcendance, réduire la volonté au désir et le désir à une
force n'est-ce pas confondre l'essence et l'existence, la passion et
l'action?
Pour mobiliser,
utiliser des connaissances:
Descartes, Discours de la méthode III partie, Garnier, I, p.595
Descartes, Traité des passions article 153.
Descartes, Lettre à Élisabeth 1er Septembre 1645 (Garnier III p.601)
c)Que dans la volonté intervienne un
motif,
raison d'agir d'ordre intellectuel, cela ne renvoie-t-il pas à une nature rationnelle,
raisonnable, intelligente?
Par le motif, le sujet ne se distingue-t-il pas radicalement du cours des
choses?
Cette distinction des mobiles et des motifs permet de distinguer les causes et les
raisons, le désir et la volonté: le motif est ce par quoi la pensée comme
argumentation, justification, plaidoyer, appuie le vouloir.
Transition
=>
passage à la troisième partie:
- Si la volonté n'est pas le désir, quel est leur rapport?
Troisième partie: formuler
le point de départ de votre argumentation comme réponse à la question posée: origine
du mobile et du motif (mobiliser les connaissances: Sartre, l'Être et le Néant,
Gallimard pages 515 et 516).
-La volonté serait-elle un pouvoir de "reprise"?
-Le pouvoir de dire oui ou non en fonction d'une pensée rationnelle ou morale: ce serait
le pouvoir de l'esprit qui: Transfigure
le désir dans une reprise
Réalise un projet conçu par un moi créateur (Gandhi)
Préciser le rôle du concept, du modèle, de l'idée.
Voici 2 sujets qui peuvent vous aider:
"La vraie puissance consiste-t-elle à faire non ce qui plaît mais ce qu'on
veut?"
"Peut-on à la fois être libre et déraisonnable?"
Quelques pistes de
lectures !
Le désir - la volonté!
sur philagora
Epicure, Lettre à Ménécée sur
philagora
Platon, Le Banquet - La République, Livre IV - Phédon.
Descartes, Lettre à Christine de Suède, 20 Novembre 1647
Spinoza, Ethique, Livre I, Appendice - Livre III, Prop 6, 7, 8, 9 - livre V.
Hegel, Phénoménologie de l'Esprit, Aubier-Montaigne, I, chap.IV pages 155 à 177.
Ricoeur: Le Volontaire et l'Involontaire, Aubier-Montaigne 1963.
si on veut privilégier, insister sur, l'apport de la psychanalyse:
Freud: L'interprétation des rêves, PUF
J. Lacan: Le Séminaire II, Le seuil, 1978, pages 262 et 263.