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Rubrique: aide à la dissertation de philosophie http://www.philagora.net/dissert.htm 

  Peut-on renoncer à la liberté?  

 

Tableau de définitions

Peut au sens strict: est-il possible? cela peut-il être réel?
au sens large: est-ce conforme au devoir.
Ici les textes célèbres (de Hobbes, Rousseau, Hegel, Bakounine...) imposent le sens strict.
on l'ensemble des hommes, comme êtres raisonnables sensiblement affectés.
renoncer cesser de prétendre volontairement à quelque chose et d'agir pour l'avoir ou pour l'exercer. Par extension, vendre, échanger, aliéner comme on aliène un bien.
la liberté l'idée de liberté: on distinguera liberté naturelle, autonomie comme obéissance à la loi qu'on s'est prescrite, libre arbitre comme pouvoir absolu de dire oui ou non et liberté métaphysique (voir La liberté )

L’opinion répondrait spontanément Oui-oui , en s’appuyant plus sur le visible que sur l’intelligible. D’ailleurs l’observation première semble ne pas la contredire.

Pour l’introduction…

Vous pouvez donc vous étonner d’un tel sujet en vous appuyant sur les deux extraits suivants:

-La Boétie, Discours sur la servitude volontaire (en 1571) :

"Il n’est pas croyable comme le peuple, dès lors qu’il est assujetti ,tombe si soudain en un si prochain oubli de la liberté qu’il n’est pas possible qu’il se réveille pour la ravoir…"

-Jean Jaurès, L’armée nouvelle, Ed Sociales 1977 page 269 :

"Je ne leur voyais pas de chaînes aux mains et aux pieds, et je me disais : par quel prodige ces milliers d’individus souffrants et dépouillés subissent-ils… la chaîne était au cœur, mais une chaîne dont le cœur lui-même ne sentait pas le fardeau ; la pensée était liée mais d’un lien qu’elle-même ne connaissait pas."

Pour la problématisation…

*Si la liberté est indivisible, comment renoncer à une part de la liberté sans renoncer à toute la liberté?

*Si l’existence est liberté, comment renoncer à la liberté sans disparaître? (voir la page de Marie-Thérèse sur l’existentialisme de Sartre).
*Si la liberté se manifeste par l’accomplissement d’un acte qui vient de moi, comment renoncer définitivement à accomplir ce qui peut à tout instant être accompli dès que le maître (ou la discipline...) s’est éloigné, du moment que le soi ne peut échapper à soi?

Pour un plan en trois parties…

Première partie :

N’est-il pas possible que sous la contrainte on renonce à l’exercice de la liberté, à faire ce qu’on désire ou ce qu’on veut, parce que, par exemple, on a peur de mourir ? L’esclave n’est-il pas celui qui a été conservé (servus) parce qu’il a demandé grâce et qu’en devant la vie au vainqueur il lui doit tout ? En ce sens il n’aurait plus rien à lui.

  • Voir: Hegel, La Dialectique du maître et de l’esclave.

a)Si la liberté naturelle engendre un état de guerre incessant, ne produit-elle pas une menace constante de tous contre tous? Ne peut-on et de doit-on pas alors y renoncer?

b) Le "besoin" dans lequel la liberté naturelle a mis les hommes, la guerre civile, provoque l’invention d’une idée: la paix. La crainte de la mort les amène à utiliser leur raison pour calculer un moyen d’obtenir cette paix: on soustrait toutes les libertés naturelles.

Un état dont le pouvoir serait constitué par le renoncement total de tous les membres à toutes leurs libertés naturelles aurait-il une puissance limitée?

c)L’Etat-léviathan (monstre biblique à la puissance prodigieuse) assure par le glaive et les lois la sécurité ou "repos" de chaque membre: l’état tient alors sa légitimité de la sécurité qu’il assure. Pour Hobbes, la sécurité n’est qu’un cadre dans lequel les sujets peuvent faire tout ce qui n’est pas interdit par la loi.

  • Pour la transition vers la deuxième partie:
    C’est sous la contrainte que les hommes ont abandonné la liberté naturelle : abandonner ce n’est pas renoncer librement car l’abandon n’est pas un libre choix du sujet: il est toujours provisoire, ce n'est pas un renoncement.

Deuxième partie :

Il est impossible de renoncer librement à la liberté parce que :
a)Renoncer est un acte de liberté dans la mesure où en obéissant à un calcul, on obéit à la raison: obéir c’est s’obliger, manifester sa liberté.
b)Il serait irrationnel de renoncer à la liberté car:

  • *Que pourrait recevoir en échange celui qui donne tout? Donner la liberté n’est-ce pas donner l’existence, l’humanité?
    *A quoi servirait la sécurité sans la liberté?

c)C’est impossible car la liberté n’est pas un bien extérieur que l’on pourrait donner, dont on pourrait se séparer: c’est une puissance du moi dont il ne peut se débarrasser sans plonger dans l’inconscience. c’est la conscience qui donne mes sens au monde quelles que soient les difficultés qui se présentent.
d)Les lois obligent l’homme sans l’asservir car elles sont neutres, sans préférences, elles sont pour tous et assurent donc l’égalité. Dans la mesure où la loi est par tous elle assure la liberté, "L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté" Rousseau.

  • Pour la transition vers la troisième partie: la loi peut-elle être par tous? Un représentant peut-il vraiment représenter une pluralité de citoyens? La majorité n’impose-t-elle pas sa volonté à la minorité?

Pour une troisième partie:

Ce à quoi l’homme renonce ce n’est pas la liberté (c’est impossible) mais l’esclavage des appétits ou du milieu extérieur.
Si la liberté est indivisible on ne peut y renoncer.
En fait, il est toujours possible de renoncer à la violence, à la détermination par le milieu intérieur ou extérieur. Mais la violence n’est pas la liberté, elle est le contraire de la liberté.
Voir dans "Philo-notions/bac": les figures du contrat social.
Lisez pour réviser: voici quelques citations que vous ne comprendrez que si vous abordez les grands textes, leur contexte.

Hobbes "C'est comme si chacun disait à chacun: j'autorise cet homme ou cette assemblée et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et que tu autorises toutes ses actions de la même manière"

Hobbes, Leviathan, chap.17

Spinoza "Les hommes en effet ne naissent pas citoyens mais le deviennent."

Traité politique

Rousseau "On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté. Ces deux choses sont si différentes que même elles s'excluent mutuellement."

8ème Lettre de la montagne

Kant "Mais le chef suprême doit être juste par lui même, et cependant être un homme. Cette tâche est donc la plus difficile de toutes; à vrai dire, sa solution parfaite est impossible: le bois dont l'homme est fait est si courbe qu'on ne peut rien y tailler de bien droit."

Idée d'une histoire universelle... Pléiade tome 2
p. 196

Bergson "Toutes les difficultés du problème, et le problème lui-même, naissent de ce qu'on veut trouver à la durée les mêmes attributs qu'à l'étendue, interpréter une succession par une simultanéité, et rendre l'idée de liberté dans une langue où elles est évidemment intraduisible."

Essai sur les données immédiates de la conscience.
(Oeuvres p.144)

Camus "On a déclaré qu'il fallait d'abord la justice et que, pour la liberté, on verrait après; comme si des esclaves pouvaient jamais espérer obtenir la justice"

Actuelles I,
page 163

Sartre En ce sens, la responsabilité du pour-soi est accablante, puisqu'il est celui par qui il se fait qu'il y ait un monde; et, puisqu'il est aussi celui qui se fait être, quelle que soit donc la situation avec son coefficient d'adversité propre, fût-il insoutenable; il doit l'assumer avec la conscience orgueilleuse d'en être l'auteur car les pires inconvénients ou les pires menaces qui risquent d'atteindre ma personne n'ont de sens que par mon projet; et c'est sur le fond de l'engagement que je suis qu'ils paraissent."

L'Etre et le Néant
page 612

Quelques lectures:

Hobbes : Léviathan chapitre 17
Spinoza: Traité politique, Tome IV, chap. V - § 6
Rousseau : Du contrat social LI. chapitre 8 - et 8ème Lettre de la montagne
Kant : Qu’est-ce que les lumières? Pléiade tome 2 pages 209 à211
Hegel : La phénoménologie de l’esprit, tome 1, pages 159 à 165
Bergson: Essai sur les données immédiates de la conscience.
Sartre : L’Être et le néant. Gallimard - TEL pages 612-613

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